Août 44 à Sauzet
Pendant la semaine du 21 au 28 août 1944, Sauzet, situé dans la zone de combats où s'affrontent la 19e armée allemande et les troupes US (36e, 45e et la 3e Division d’infanterie) et celles des FFI, va être particulièrement touché au cours de cette bataille dite de Montélimar.
Ainsi, Sauzet, tenu par les FFI du 4e bataillon AS (notamment des éléments de la 13e, 14e et 17e compagnie) qui assure la protection de chars américains, va subir, pendant la nuit du 22 au 23 août, une première attaque meurtrière des grenadiers de la 11e Panzer-Division. La 13e compagnie FFI a quatre morts et quatre blessés, la 14e deux morts ; les Américains perdent deux soldats et deux de leurs chars sont détruits au canon à bout portant. Les Allemands ont trois morts dont le commandant du bataillon de chars. De même, on déplore la mort de 5 civils au cours de cette semaine éprouvante et tragique.
Les Allemands reviendront occupés Sauzet qui subit de violents tirs d’artillerie le 24 et le 25 août. Les fantassins américains, installés sur les hauteurs, au-dessus du ravin de Fondavin où se sont réfugiés de nombreux villageois, ne vont pas chercher à déloger les Allemands du village. C’est seulement dans la soirée du 27 que les grenadiers du 305e de la 198e division d’infanterie allemande commence à se désengager afin de rejoindre la N7 par l’Homme d’Armes. Ceux du 326e en provenance de La Laupie et de Bonlieu seront faits prisonniers avec leur chef par les soldats de la 3e la division d’infanterie US, dans la combe de Savasse.
La bataille de Montélimar
Le 15 août 44, le débarquement Alliés en Provence provoque la retraite de la 19e armée allemande du Sud de la France. Elle est talonnée par les troupes US et menacée d'encerclement à Montélimar (d'où la bataille dite de Montélimar). En effet, la TFB (Task Force Butler) qui précède la 36e division d'infanterie US, atteint Marsanne le 21 août et se heurte le lendemain, à Condillac, à un élément d'avant-garde de la 11e Panzer-Division. L'affrontement se généralise dans un vaste "carré de bataille" dans lequel Sauzet va subir, pendant la nuit du 22 au 23, une première attaque meurtrière de chars allemands (15e régiment de chars ) et des grenadiers (110e Régiment d’infanterie). + de détails : 21 au 22, 23, 24 août
Le 25 août, la TFB (Task Force Butler), renforcée par des éléments de la 36e et de la 45e division d'infanterie, parvient à «bloquer» à La Coucourde les colonnes allemandes qui empruntent la N7. Mais le 26, la 11e Panzer-Division va réouvrir le passage, contrôler Livron, menacer les Alliés à Crest et s'imposer notamment à Grâne. Parallèlement, le 326e RI de la 198e Division d'infanterie allemande qui attaque à partir de Montboucher et de la Bâtie-Rolland, va réussir à enfoncer, à Bonlieu, la ligne de défense US. Une nouvelle attaque le 26, avec le 305e RI, à partir de Sauzet et de La Laupie, en direction de Marsanne, ne permet pas cependant aux Allemands de détruire l'artillerie US qui pilonne la N7. + de détails : 25, 26 août
A partir du 27 août, vient le moment du désengagement des Allemands. Ceux du secteur de Sauzet (le 305e)
parviennent, en passant par l'Homme-d'Armes, à remonter sur Livron et à
franchir les gués aménagés au confluant du Rhône et de la Drôme. Par
contre, ceux du 326e en provenance notamment de La Laupie, et cherchant à rejoindre la N7 entre Savasseet le col du Gentil, seront faits prisonniers avec leur chef par des unités de la 3e division d’infanterie US (7e, 15e, 30e RI). + de détails : 27, 28, 29 et 30 août.
Animations sur fond de carte de la Bataille de Montélimar
Cependant, après cette bataille, au prix d'importantes pertes matérielles et humaines, la 19e Armée allemande a échappé à l'encerclement. Elle le doit notamment à l'efficacité redoutable de la 11e Panzer-Division qui a pu, avec la 198e division d'infanterie, mettre en difficulté la 36e division d'infanterie US. Aussi, côté Alliés, la dispersion des forces et le manque de pugnacité n'ont pu être compensés par la puissance de feu de l'artillerie.
Notons enfin que l’encerclement de l'armée allemande pouvait se faire aussi dans la Vallée de l’Isère où la rivière est beaucoup plus profonde et d'un débit bien plus important que la Drôme.
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